Les traitements de fibromes utérins

Les differents traitements de fibromes utérins

La prise en charge des fibromes utérins s’est considérablement transformée depuis vingt ans. L’apparition de nouvelles techniques chirurgicales et radio-vasculaires moins invasives, associée à l’amélioration des traitements anesthésiques offrent une gamme thérapeutique plus large et souvent moins délétère pour la fertilité. Ces nouvelles techniques permettent également de répondre plus souvent favorablement aux patientes qui souhaitent conserver leur utérus, même en dehors de tout projet de grossesse. Aujourd’hui, si la majorité des traitements médicamenteux restent encore décevants, les techniques chirurgicales se sont modernisées avec le développement de la chirurgie vidéo assistée moins invasive: la cœlioscopie et l’hysteroscopie opératoire sont devenues incontournables dans le traitement chirurgical moderne des fibromes utérins. Ces nouvelles techniques chirurgicales permettent également dans les situations où la conservation de l’utérus n’est plus possible. Elles permettent également de proposer des solutions avec un minimum de cicatrices et une convalescence post-opératoire bien plus rapide qu’autrefois. Avec l’embolisation définitive des fibromes utérins, technique de radiologie vasculaire, l’arsenal thérapeutique visant à conserver l’utérus s’est encore étoffé et diversifié. La thermocoagulation par ultrasons focalisés des fibromes utérins, nouvelle technique radiologique apparue récemment et encore peu répandue, est quant à elle, toujours en phase de perfectionnement.

Aujourd’hui le praticien se retrouve face un choix thérapeutique beaucoup plus complexe que par le passé. Dans ce nouveau contexte, le choix de solutions thérapeutiques personnalisées devient possible. Elle ne peut s’envisager qu’à travers la collaboration de différents spécialistes: gynécologues médicaux, chirurgiens gynécologues, radiologues interventionnels, anesthésistes et obstétriciens.

Les differents traitements (conservation de l’utérus)

Les differents traitements (conservation de l’utérus)

Les traitements chirurgicaux

La myomectomie consiste à retirer chirurgicalement le ou les fibromes utérins de l’utérus. Le choix du type d’intervention dépend de la taille, du nombre et de la position du ou des fibromes. La myomectomie peut être réalisée par les voies naturelles ou par voie abdominale. Dans certains cas, un traitement médical ou une embolisation transitoire et préopératoire des fibromes utérins est réalisée afin de diminuer les risques de saignement liés à l’intervention. Dans d’autres situations, la combinaison de la myomectomie et de l’embolisation définitive des fibromes utérins peut s’avérer être une excellente alternative à l’ablation de l’utérus.

Les traitements radiologiques

L’embolisation des fibromes utérins

Cette technique radiologique de traitement des fibromes utérins est un procédé médical mis au point en France au début des années 90. Elle à été mise au point par les équipes de gynécologie et de radiologie de l’hôpital Lariboisière (Paris). C’est une technique de radiologie interventionnel peu invasive qui est utilisée dans le cas de fibrome utérin mais également pour le traitement d’hémorragies génitales ou en suivi post-chirurgical. Un bilan clinique associé à une IRM ainsi qu’un écho-doppler permet de définir la localisation ainsi que la vascularisation du ou des fibromes.

Les traitements médicaux

Les traitements médicaux restent encore aujourd’hui décevants dans la prise en charge des fibromes utérins. Actuellement, il n’y a pas de traitement médical susceptible de faire disparaître les fibromes utérins. En dehors de la période préopératoire, ces traitements visent uniquement à soulager les symptômes liés aux fibromes utérins. Malheureusement, beaucoup de ces traitements présentent un certain nombre d’effets secondaires, souvent mal acceptés et tolérés.

Précisons que certains médicaments,  encore en cours d’étude, s’annoncent prometteurs.

Les differents traitements (Ablation de l’utérus) – Les hystérectomies

Dans certaines situations, la seule solution reste l’ablation de l’utérus appelée hystérectomie. Il s’agit d’une opération fréquente. Comme les myomectomies, elle peut-être réalisée  par des techniques peu invasives. L’hystérectomie est une solution radicale, définitive mais efficace qui ne peut s’envisager que chez les femmes ne souhaitant plus de grossesse. L’hystérectomie peut s’envisager avec ou sans l’ablation du col de l’utérus, avec ou sans l’ablation des ovaires.

Aujourd’hui, il ne reste que très peu d’indication à la conservation du col de l’utérus et la grande majorité des hystérectomies se fait avec l’ablation du col de l’utérus (hystérectomie totale). Retirer le col permet d’interrompre la surveillance des frottis et élimine la possibilité d’un cancer du col. Des études ont aussi prouvé l’absence de différence en terme de qualité de vie (sexuelle y compris) avec ou sans col.

L’ablation des ovaires est systématiquement proposée aux femmes ménopausées en vue de prévenir l’apparition d’un cancer de l’ovaire. Chez les femmes proches de la ménopause, la question de l’ablation des ovaires doit se poser en comparant les bénéfices aux inconvénients de ce geste chirurgical.

Il existe différentes techniques d’hystérectomie. Le choix de l’une ou l’autre de ces techniques dépend du passé chirurgical, obstétrical et du contexte médical de la patiente.

Par voie vaginale exclusive

Cette technique chirurgicale permet de retirer l’utérus par les voies naturelles en passant uniquement par le vagin. L’ablation de l’utérus est alors réalisée sans aucune cicatrice sur la paroi abdominale. Les suites opératoires sont généralement assez simples. Cette technique est particulièrement recommandée chez les femmes dont l’utérus n’est pas trop gros et qui ont déjà accouchée par les voies naturelles. Elle permet de diminuer les douleurs post-opératoires, la durée d’hospitalisation et d’obtenir une convalescence plus rapide que par laparotomie.

Par voie coelioscopique

La voie coelioscopique est réservée aux femmes dont l’utérus est plus gros et/ou qui n’ont pas accouchée par les voies naturelles. Cette technique chirurgicale est également indiquée chez les femmes aux antécédents de chirurgie abdomino-pelvienne (comme une césarienne ou une myomectomie) pour qui une chirurgie par voie vaginale exclusive risquerait d’être trop difficile. La cœlioscopie consiste à introduire une miniscule caméra par une ouverture d’un centimètre au niveau du nombril. La cavité abdominale est gonflée à l’aide de gaz pour permettre la visualisation de l’utérus porteur des fibromes utérins. Trois autres minuscules ouvertures, réalisées au niveau du bas ventre permettent d’introduire des instruments chirurgicaux et de retirer l’utérus. Cette technique permet de diminuer les douleurs post-opératoires, la durée d’hospitalisation et d’obtenir une convalescence plus rapide qu’autrefois.

Par laparotomie

Il s’agit d’une chirurgie avec ouverture de la paroi abdominale. Cette ouverture est le plus souvent horizontale juste au dessus des poils pubiens. Elle peut parfois être verticale lorsque l’utérus est vraiment très volumineux. Cette technique d’hystérectomie, la plus ancienne, est réservée aux situations où l’ablation de l’utérus ne peut pas être réalisée par les autres techniques moins invasives. Le plus souvent la taille trop importante de l’utérus en est la principale raison. Grâce aux progrès des techniques d’anesthésie et de la gestion de la douleur, les suites opératoires sont beaucoup plus simples aujourd’hui que par le passé avec une durée d’hospitalisation raccourcie.